PISTES PEDAGOGIQUES

Les pistes pédagogiques ci-dessous sont téléchargeables au format PDF en cliquant ici.


Découvrir un autre continent, la culture d’un peuple originaire avec ses légendes, rites et coutumes sont les objectifs fondamentaux du spectacle. Les thèmes abordés peuvent aisément être exploités avant ou après le spectacle. C’est pour cela que nous vous proposons à vous, accompagnants (parents, enseignants, animateurs, etc.) des pistes pédagogiques -non exhaustives- se rattachant directement aux valeurs et aux propos transmis par le spectacle.

De manière générale, avant d’aller voir le spectacle, les accompagnants peuvent parler aux enfants du synopsis en quelques mots, évoquer les thèmes abordés, expliquer le titre de la pièce, pour qu’ils puissent se représenter des images et une histoire…
Après la pièce, les enfants sont invités à parler de qu’ils ont vu, ce qu’ils ont compris, retenu, aimé, moins apprécié et pourquoi. Ce petit échange est intéressant dans la mesure où chaque enfant évoque le spectacle selon son propre point de vue et son ressenti. Les plus jeunes pourront ensuite dessiner la protagoniste Millaray avec ses bijoux et sa tenue traditionnelle Mapuche, les différents éléments du décor (cf. Glossaire plus loin). Avec les plus grands, vous pouvez envisager de leur faire écrire une lettre à Millaray ou encore de leur faire inventer une suite au spectacle…


LA DECOUVERTE DU MONDE

Dans son ouvrage Accompagner l’enfant dans la découverte du spectacle, Cyrille Planson évoque les centres d’intérêt principaux des enfants, par tranches d’âge. Ainsi, pour les enfants entre 6 et 10 ans, la découverte du monde est au premier plan : « les spectacles ayant pour fondement le voyage trouvent ici une écoute attentive, qu’il s’agisse d’un vrai et long voyage ou d’un périple dans l’imaginaire (..). C’est à cet âge que les contes et légendes trouvent le plus d’écho ».  Or, ces thèmes sont au cœur d’A-B Origen. 
Au début du spectacle la jeune Millaray nous explique, en étayant son propos grâce à un dessin, où se situent la France, l’Europe, l’Océan Atlantique et l’Amérique :
« Là, c’est la France, l’Europe, là il y a l’océan Atlantique, il y a beaucoup d’eau!    Et ici, de l’autre côté, il y a l’Amérique du Sud. Dans l’Amérique du Sud, il y a plusieurs pays. Là, dans un coin, tout au bout, il y a le Chili qui se trouve entre la mer et la montagne qu’on appelle la Cordillère des Andes. Et de l’autre côté de ces montagnes, il y a l’Argentine. Et entre le Chili et l’Argentine, Ici. Habitent les Mapuches. On appelle cet endroit Arauco. On habite là entre la mer et la montagne. »

Cette mise en contexte géographique permet au jeune spectateur de voyager dès les premières minutes du spectacle et d’être ainsi plongé dans un univers inconnu. Le déplacement spatial permet une ouverture sur le monde, sur un ailleurs lointain, invitant au voyage…

-> Utiliser un atlas ou un globe...
-> Colorier la carte du monde, l’Amérique du Sud...
-> Découvrir l’Amérique Latine et le Chili à l’aide d’ouvrages (cf. Bibliographie).


LA CULTURE MAPUCHE

Dans un premier temps présentez brièvement le peuple Mapuche du Chili, à travers une courte explication de leur histoire, leurs coutumes et leurs croyances. 

Tout en précisant que l’espagnol demeure la langue officielle du territoire Sud Américain (excepté au Brésil), de nombreuses langues autochtones coexistent dans tous les pays Latinos Américain. Dans le spectacle Millaray parle dans la langue originaire des Mapuches, « le Mapudungun ».

« Mari Mari!! (Salut, bonjour)
Fütra kuify! Chumleymi? (ça fait longtemps! comment vas-tu?)
Kümelkalen, eymi kay? (Je vais bien et toi?)
Iney pingeymi? (comment t’appelles-tu?)
Inche Millaray pingen (Je m’appelle Millaray)
Marri nien (J’ai 16 ans)
Chew tuwini? (D’où viens-tu?)
Excusez-moi! Je parle en mapudungun! C’est la langue du peuple mapuche, ma langue. Parce que je suis Mapuche. Le peuple mapuche est un peuple originaire du Chili et de l’Argentine. Qu’est ce que ça veut dire originaire, ce sont les premières personnes qui ont habité dans un lieu. Comme ici, en France, ce sont les Gaulois. »

La culture des Mapuches est de tradition orale d’où l’importance des contes et légendes. Millaray nous raconte d’ailleurs la légende de la Calchona : 
« Ah j’ai une idée, en attendant, je vais vous raconter une ancienne histoire mapuche que ma grand-mère me racontait toujours quand j’étais petite. Et à elle sa grand-mère, et à sa grand-mère, sa grand-mère... C’est ma préférée. J’espère bien la raconter.
C’est la légende de la calchona, la femme qui s’est transformée en mouton... »

Après le spectacle vous pouvez travailler sur cette légende avec les enfants : dans un premier temps leur demander ce qu’ils ont retenu, ce qu’ils en ont pensé. Avec les plus petits, vous pouvez leur proposer de dessiner le village, la femme qui se transforme en mouton, ses enfants, etc. Un travail d’arts plastiques est ici fortement adapté car il fait appel à l’imagination des enfants. De plus, il est aussi possible que l’accompagnant, qui dispose du texte du conte, leur raconte la légende une autre fois. 

L’organisation sociale des Mapuches tourne autour de la famille. Ils vivent souvent en communautés où les rôles de chacun sont bien définis. Ainsi avec les plus grands (8, 9, 10 ans), des parallèles avec l’organisation des Gaulois peuvent être effectués. 

-Par exemple le lonko (littéralement « tête » en mapudungun) est le chef de la communauté, il est l’équivalent du chef du village chez les Gaulois.
« Le Lonko, c’est le chef de la communauté. Il est le respect, il est l’autorité. C’est lui qui prend soin et dirige notre communauté où il y a plusieurs familles. Il est important, il est, il est, il est juste. C’est un exemple pour nous »

-Le ou la Machi est proche du Druide des Gaulois.
« Ma grand-mère est machi. La machi c’est la femme-médecin qui protège notre peuple à travers sa sagesse, ses conseils et ses médicaments  issus de la nature. Elle est capable de tout faire! Elle sait quand le mal va arriver, elle sait quand une personne est malade et à besoin d’aide, elle donne des conseils à tout le monde et tout le monde lui demande des conseils, elle parle avec les esprits. »


LE RAPPORT A LA TERRE
LE RESPECT DE L'ENVIRONNEMENT

« Nous, les Mapuches, nous sommes les gens de la terre. On appartient à la nature, on lui doit le respect et on demande la permission pour se servir d’elle »

En Mapudungun, Mapuche signifie « les gens de la Terre ». Millaray évoque à plusieurs reprises le lien fort qui unie son peuple à la nature.
- « On pêche, on chasse, mais avec beaucoup de respect pour mère Nature. On travaille aussi la terre, c’est l’agriculture. On vit de tout ce que la nature nous donne. C’est pour ça qu’on la respecte et on essaie d’entendre ce qu’elle nous dit et les messages qu’elle nous envoie. »

Millaray sera Machi, femme médecin, comme sa grand-mère. Le pouvoir des plantes et de la nature, le respect inconditionnel de la Terre sont les valeurs fortes du spectacle :
« Ma grand-mère est Machi. La Machi c’est la femme-médecin qui protège notre peuple à travers sa sagesse, ses conseils et ses médicaments  issus de la nature. Elle est capable de tout faire! Elle sait quand le mal va arriver, elle sait quand une personne est malade et à besoin d’aide, elle donne des conseils à tout le monde et tout le monde lui demande des conseils, elle parle avec les esprits. Elle est capable de tout comprendre, même l’incompréhensible! »